Vu de Russie. Affaire Sarkozy : la vengeance post-mortem de Kadhafi

Pour le site conservateur Vzgliad, les accusations portées contre l’ancien président français sont un scandale qui éclabousse l’élite politique occidentale.
Pour le site conservateur Vzgliad, les accusations portées contre l’ancien président français sont un scandale qui éclabousse l’élite politique occidentale.

“Nous sommes en présence d’une situation totalement hors du commun, écrit le site conservateur Vzgliad à propos de la garde à vue de Nicolas Sarkozy. Depuis le 20 mars, l’ancien président de la République est entendu dans le cadre de l’enquête au sujet des soupçons qui pèsent sur le financement de sa campagne électorale de 2007.

L’ancien chef d’un État détenteur de l’arme nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU est accusé de trafic d’influence avec un État étranger. Et, si l’on prend en compte les événements qui ont suivi, il peut, de manière tout à fait fondée, être soupçonné de complot visant à assassiner l’homme qui lui a versé l’argent. Un assassinat qui a débouché sur la destruction de tout un pays, destruction qui a conduit à son tour à une quantité énorme de victimes en Libye, mais qui a aussi provoqué la crise des migrants ayant failli submerger l’Europe au milieu de cette décennie.”

L’article brosse le tableau de l’affaire judiciaire menée depuis 2014 contre l’ancien président, ajoutant au passage un fait moins connu. Selon Vzgliad, en mai 2012, après la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle française, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a estimé qu’il pouvait “se lâcher” et aurait déclaré : “Sarkozy n’a pas pris 50 millions de dollars, mais plus de 100 millions. C’est Kadhafi qui me l’a dit lui-même quand il est venu en Biélorussie [Mouammar Kadhafi a en effet effectué une visite officielle à Minsk du 2 au 4 novembre 2008]”.

Le site russe ne peut s’empêcher de replacer cette actualité française dans le contexte actuel de tension extrême entre l’Occident et la Russie, en assénant : “Si les accusations portées contre Sarkozy sont vraies, elles révèlent l’arbitraire criant qui règne dans les élections occidentales. Ceux qui critiquent la vie politique russe sont les représentants de cette même élite mondiale qui est prête à corrompre, à assassiner et à détruire des pays entiers pour le pouvoir”.