Congo : candidatures publiques pour la prochaine Haute autorité de lutte contre la corruption

La République du Congo compte intensifier sa lutte contre la corruption. La Haute autorité de lutte contre la corruption, le nouvel organe qui y sera dévoué, aura une particularité : elle fera appel à des candidatures publiques pour la composition de ses membres.
La République du Congo compte intensifier sa lutte contre la corruption. La Haute autorité de lutte contre la corruption, le nouvel organe qui y sera dévoué, aura une particularité : elle fera appel à des candidatures publiques pour la composition de ses membres.

Le projet de loi qui consacre la création d’une Haute autorité de lutte contre la corruption doit encore passer sous le regard du Parlement. Mais ce jeudi, lors du Conseil des ministres présidé par le chef de l’Etat Denis Sassou N’Guesso, ses fondements ont convaincu l’ensemble de l’exécutif congolais.

La Haute autorité de lutte contre la corruption qui devrait dissoudre l’actuelle Commission nationale de lutte contre la corruption, ainsi que l’Observatoire anti-corruption, espère prévenir et réprimer de manière plus efficace les actes de corruption, de concussion et de fraude.

Un préalable à la stabilité économique

Pour sûrement montrer patte blanche dès le départ, le gouvernement propose une innovation majeure : “la Haute autorité, composée d’un président et d’autres agents dont la nomenclature est rappelée dans le corps du texte en examen, connaîtra un mode de recrutement fondamentalement nouveau et original.

En effet, chaque poste sera ouvert à candidature publique. C’est-à-dire que tout Congolais, jouissant de ses droits civiques et non condamné pour des crimes ou délits, ou à une sanction privative de liberté, pourra postuler”, peut-on lire dans le communiqué sanctionnant le Conseil des ministres.

Brazzaville justifie cette nouvelle initiative par la volonté du président Sassou N’Guesso de lutter contre les antivaleurs, ainsi qu’il l’a réitéré dans son projet de société “La Marche vers le développement” lors de la présidentielle de mars 2016.

Toutefois, sous ces serments de bonne volonté, couve également la pression des bailleurs de fonds internationaux, dont le Fonds monétaire international (FMI). L’institution de Bretton Woods a en effet conditionné son soutien au Congo – en proie à une sévère crise économique – à “des réformes audacieuses et immédiates dans le domaine de la gouvernance”. D’autres partenaires financiers du Congo, dont la Banque mondiale et la Banque africaine de développement n’attendent que l’accord avec le FMI pour prêter main forte au pays d’Afrique centrale.