Afrique du Sud. “David Goldblatt était bien plus qu’un photographe”
Trois mois avant la première élection démocratique en Afrique du Sud [en avril 1994], je suis allé avec David Goldblatt à un rassemblement d’Afrikaners [descendants des colons néerlandais] d’extrême droite. Ces derniers espéraient organiser un mouvement de résistance (armée, si nécessaire) contre le nouveau régime démocratique [qui succédait au régime de l’apartheid – 1948-1991 – dans lequel les Blancs, minoritaires dans le pays, contrôlaient les Noirs, majoritaires].
C’est exactement ce qu’espérait la presse internationale. Des dizaines de photographes et de journalistes avaient fait le déplacement, tout comme Eugene Terre’Blanche, figure d’extrême droite et chef du Mouvement de résistance afrikaner (AWB, Afrikaner Weerstandsbeweging). Constand Viljoen, ancien dirigeant des forces armées sud-africaines, était aussi présent. L’année précédente, à contrecœur, la droite sud-africaine l’avait désigné comme son sauveur.
Ce soir-là, Constand Viljoen défend la création d’un Volkstaat [État souverain à dominante afrikaner] ...