La crise dans les régions anglophones affecte le tourisme au Cameroun

Le tourisme camerounais a pris un sacré coup dans les zones anglophones touchées par des violences depuis près de deux ans. Les meurtres, enlèvements et la montée de l’insécurité ont fait fuir les touristes qui faisaient vivre des milliers de personnes dans ces régions.
Le tourisme camerounais a pris un sacré coup dans les zones anglophones touchées par des violences depuis près de deux ans. Les meurtres, enlèvements et la montée de l’insécurité ont fait fuir les touristes qui faisaient vivre des milliers de personnes dans ces régions.

Parmi les secteurs les plus affectés par la crise dans la partie anglophone du Cameroun, le tourisme. Jadis florissant dans cette région qui abrite l’un des plus beaux paysages d’Afrique, il connaît d‘énormes difficultés, conséquence de presque deux ans de troubles au grand dam des acteurs du secteur. « Entre la saison 2016-2017, nous avons annulé environ 146 réservations parce que nos clients ont répondu qu’il y avait beaucoup d’insécurité et que leurs ambassades ont communiqué avec eux pour leur dire que c‘était une zone interdite. Donc, cela a impacté négativement la situation du tourisme à Buea et je dirai dans le sud-ouest en général », déplore John Lyombe, membre du Conseil Communal d‘écotourisme du mont Cameroun.

La situation n’est plus reluisante à Limbé, une autre destination très prisée pour sa plage. Ici, également, l’activité touristique est fortement touchée. D’où l’inquiétude des propriétaires d’entreprises qui ne savent plus à quel saint se vouer. « Avant la crise dans cette région, nous avions beaucoup de clients, mais les choses ont changé et nous risquons de faire faillite. Notre souhait est que les choses puissent revenir à la normale », espère Alfous Adamu, propriétaire d’un restaurant.

Pour l’instant, ils devront se contenter de quelques visiteurs, car certains touristes n’hésitent pas à braver la menace pour visiter la région. « Ils vous mettent en garde, n’allez pas là-bas parce que les choses sont instables, parce qu’il y a un conflit, vous savez, et ils vous font savoir, alors il y a sur cette liste beaucoup de pays où les gens ne sont pas supposés aller. Mais si vous connaissez le peuple américain … Vous savez que la seule chose qui est assez constante, c’est qu’ils vont faire ce qu’ils veulent faire », déclare un touriste américain.

Preuve de l’importance du tourisme au Cameroun, le secteur a contribué à hauteur de 2,5 milliards de dollars au PIB national en 2016, selon le Conseil mondial des voyages et du tourisme. Un chiffre qui devrait nettement baisser cette année.