Tchad: polémique sur le caractère laïc de la IVe République

Le serment confessionnel auquel ont été soumis les membres du gouvernement continue d'alimenter la polémique dans l'opinion publique. Au cours de la cérémonie, une ministre d'obédience chrétienne a refusé de prêter serment au nom de sa foi. Elle a été immédiatement remplacée. Une situation dans laquelle l'opposition s'est engouffrée pour brocarder le gouvernement.
Le serment confessionnel auquel ont été soumis les membres du gouvernement continue d'alimenter la polémique dans l'opinion publique. Au cours de la cérémonie, une ministre d'obédience chrétienne a refusé de prêter serment au nom de sa foi. Elle a été immédiatement remplacée. Une situation dans laquelle l'opposition s'est engouffrée pour brocarder le gouvernement.

L'ancien Premier ministre Joseph Djimrangar Dadnadji, passé aujourd'hui à l'opposition, estime qu'imposer le serment à des membres du gouvernement est mal aisé. « Le ministre, dit-il, est choisi par le président de la République à partir d'une relation de confiance totale. Si le président n'a pas confiance en quelqu'un, et bien il ne le prend pas. Même si c'est un opposant qu'il est obligé de prendre, il y a quand même des mécanismes de remédiation pour que l'opposant soit acceptable. Donc on ne recrute pas dans un gouvernement des gens dont on n'est pas sûr de la fidélité. C'est quand même mal aisé surtout dans un pays comme le nôtre qui est un pays laïc. »

L'ancien Premier ministre ajoute que le serment n'est conforme que dans un cadre professionnel mais pas politique. Dans un communiqué publié vendredi, l'Union nationale pour le développement et le renouveau, le parti du chef de l'opposition, indique qu'il ne« saurait entériner par un silence complice les dérives de prestations de serments sur des bases confessionnelles ». Elle « exige le retrait pur et simple des dispositions constitutionnelles qui font référence à la religion et qui risquent de mettre en danger l'unité nationale, déjà fragilisée par la mal-gouvernance ».

Mercredi, à la veille de la prestation de serment des membres du gouvernement, le clergé catholique a rappelé que le serment, tel que proposé, est contraire à la foi chrétienne. Mais il n'a pas été suivi par le gouvernement.