Le tombeau de Toutankhamon n'abrite finalement pas la chambre secrète de Néfertiti

Il n'y a finalement pas de chambre cachée dans la tombe de Toutankhamon, en Égypte, a annoncé dimanche la mission scientifique en charge des recherches.
Il n'y a finalement pas de chambre cachée dans la tombe de Toutankhamon, en Égypte, a annoncé dimanche la mission scientifique en charge des recherches.

Néfertiti peut continuer à reposer en paix à l'abri des regards... comme elle le fait depuis trois millénaires. Le tombeau de Toutankhamon, près de Louxor, à 700 km au sud du Caire, ne contient pas la sépulture de la célèbre reine égyptienne, a annoncé, dimanche 6 mai, l'équipe italienne de scientifiques chargée d'explorer les éventuels mystères de ce tombeau.

En fait, la dernière demeure du pharaon égyptien n'a même pas de pièce secrète, ont établi les chercheurs qui ont utilisé les dernières technologies d'exploration "non intrusives" (sans risque de détériorer la sépulture). C'est un virage à 180 degrés par rapport aux conclusions d'un chercheur japonais, Hirokatsu Watanabe qui avait affirmé, en mars 2016, qu'il y avait "90 % de chances qu'il existe une cavité inconnue", non loin de la salle du tombeau de Toutankhamon. Lui aussi disait alors s'appuyer sur des nouvelles technologies, capables de scanner les parois de l'édifice.

La fin du rêve de Reeves

Ce dénouement met un terme à trois ans de spéculations et d'exploration. En 2015, l'égyptologue britannique Nicholas Reeves affirmait que Toutankhamon n'était pas le seul locataire du tombeau près de Louxor. Il avait alors soutenu que la construction de cette sépulture ressemblait davantage aux lieux où étaient enterrées les femmes dans l'Égypte antique. Ce spécialiste avait ajouté que les contemporains de Toutankhamon, pris de court par la mort précoce du jeune pharaon (19 ans), avaient dû trouver en hâte un lieu où enterrer une personnalité de son rang. Ils auraient choisi d'agrandir le tombeau réservé aux épouses d'Akhenaton, père du jeune souverain décédé, qui avait été marié à Néfertiti.

Les conclusions des dernières analyses ne feront, sans doute, pas non plus plaisir aux autorités égyptiennes. C'était Mamdouh al-Damati, le ministre égyptien des Antiquités, qui avait annoncé, en 2016, la très probable présence d'une pièce secrète dans ce tombeau. Pour Le Caire, la possible découverte de Néfertiti constituait une aubaine capable de donner un coup de fouet touristique à un pays qui traverse une grave crise économique, avait souligné le quotidien américain New York Times.