Le Burkina Faso choisit la Chine, un “coup de massue” pour Taïwan

Le Burkina Faso a annoncé jeudi 24 mai avoir rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan au profit de la Chine. L’île n’a désormais plus que 18 pays alliés dans le monde, et un seul en Afrique contre 13 en 1995. Pour cet éditorialiste burkinabé, la “diplomatie du chéquier” taïwanaise n’a pas suffi.
Le Burkina Faso a annoncé jeudi 24 mai avoir rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan au profit de la Chine. L’île n’a désormais plus que 18 pays alliés dans le monde, et un seul en Afrique contre 13 en 1995. Pour cet éditorialiste burkinabé, la “diplomatie du chéquier” taïwanaise n’a pas suffi.<br />

“C’est l’histoire d’une relation en dents de scie, qui vient ainsi de connaître un coup d’arrêt”, commente Le Pays après la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan annoncée par Ouagadougou le 24 mai. Le journal de la capitale rappelle que si le Burkina Faso et Taïwan coopèrent depuis 1961, il y a eu une interruption de 1973 à 1994, au cours de laquelle le président Blaise Compaoré, alors au pouvoir, avait ouvert ses bras à la Chine.

Formation professionnelle, assistance technique en agriculture, importation de la technique solaire, construction d’hôpitaux, Taïwan avait multiplié les projets bilatéraux pour conserver une relation privilégiée avec ce pays clé d’Afrique de l’Ouest, explique le titre :

L’abondance des investissements de l’ancienne île de Formose au ‘pays des hommes intègres’ était telle que certains n’hésitaient pas à dire que les autorités taïwanaises pratiquaient la ‘diplomatie du chéquier’ pour espérer ainsi conserver ses quelques rares alliés sur le continent noir.”

Le Swaziland, dernier allié africain

Avec la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, c’est un “véritable coup de massue” qui vient de s’abattre sur Taïwan. Alors que la Chine s’est félicitée de cette décision, le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, a présenté sa démission. La République dominicaine avait aussi rompu avec Taïwan le 1er mars.
Aujourd’hui, il n’y a plus que 18 États dans le monde, comme le Vatican, le Honduras, ou le Guatemala, qui reconnaissent l’île séparée de fait de la Chine communiste depuis 1949.

“Les uns après les autres, l’île nationaliste a vu ses alliés africains se retourner vers la Chine continentale, si fait que de treize alliés en 1995, elle n’en compte qu’un seul aujourd’hui”, note ainsi Le Pays. L’exception est le petit royaume du Swaziland, situé en Afrique australe.

Investissements chinois dans les mines burkinabées

Pour l’éditorialiste, le choix de la Chine est lié au changement de régime au Burkina Faso (Blaise Compaoré a été poussé au départ en 2014 par une révolte populaire), mais surtout à “l’importance, ces dernières années, des investissements chinois dans le secteur minier au Burkina, qui comptent pour beaucoup dans l’économie nationale”.

Le président Roch Marc Kaboré a-t-il fait le bon choix ? s’interroge le journal ouagalais. “Difficile de répondre pour l’instant. Seul l’avenir nous le dira”..

Mais on comprend pourquoi le Burkina et Taïwan sont à leur deuxième divorce. Charles de Gaulle avait raison quand il affirmait : ‘Les peuples n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts.’”