Tunisie : 48 corps de migrants repêchés en mer

Quarante-huit corps de migrants ont été repêchés et 68 personnes ont été secourues au large du sud de la Tunisie, selon un dernier bilan du ministère de la Défense. Ce naufrage de migrants est le plus...
Quarante-huit corps de migrants ont été repêchés et 68 personnes ont été secourues au large du sud de la Tunisie, selon un dernier bilan du ministère de la Défense. Ce naufrage de migrants est le plus...

Quarante-huit corps de migrants ont été repêchés et 68 personnes ont été secourues au large du sud de la Tunisie, selon un dernier bilan du ministère de la Défense. Ce naufrage de migrants est le plus meurtrier en Méditerranée depuis le 2 février quand 90 personnes, en majorité des Pakistanais, sont mortes noyées au large de Zouara, dans l'ouest de la Libye, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Dans la nuit de samedi à dimanche, une embarcation de migrants a été repérée alors qu’elle était « sur le point de couler », au large des côtes du gouvernorat de Sfax, avait indiqué plus tôt le ministère de l’Intérieur. Depuis, et jusqu’à « 13 heures locales (14 heures, à Paris), 35 corps ont été repêchés et 68 migrants ont été secourus », avait précisé le porte-parole du ministère de la Défense, Rachid Bouhoula avant que le bilan, encore provisoire, ne soit réévalué à 48 morts.

L’identité des personnes décédées n’est pas connue. Parmi les rescapés figurent 60 Tunisiens, un Libyen et sept ressortissants d'autres pays du Maghreb et d'Afrique sud-saharienne. « Les gardes-côtes et la marine poursuivent leurs recherches avec le soutien d’un avion militaire », d’après un communiqué du ministère de l’Intérieur.

 

Un nombre de départs en hausse

Le ministère fait état d’un « appel à l’aide le 2 juin à 22h45 locales (23h45, à Paris) à propos d’un bateau de pêche sur le point de couler au large de Kerkennah avec des migrants à bord ». « Des unités de la garde maritime à Sfax et de la marine nationale se sont rendues auprès de l’embarcation qui se trouvait à 5 milles nautiques de l’île de Kerkennah et à 16 milles nautiques de la ville de Sfax », selon le ministère de l’Intérieur.

 

Des Tunisiens tentent régulièrement de traverser la Méditerranée, en direction de l’Italie, à la recherche d’un meilleur avenir. Selon des ONG, cela traduit un mal-être persistant chez les jeunes, très touchés par le chômage. En mars, 120 personnes, en majorité des Tunisiens, tentant de rejoindre clandestinement les côtes italiennes avaient été secourues par la marine tunisienne.

 

Après un pic en septembre et octobre dernier, les départs ont baissé fin 2017, mais « depuis janvier cette pause a pris fin », selon Matt Herbert, chercheur au sein de l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational, ONG suisse analysant notamment les migrations. « Beaucoup de gens prennent le large » à défaut de perspectives d’emploi satisfaisantes, choisissant de partir « tant qu’ils ont encore des réserves financières » pour le faire, d’après le chercheur.