Espagne : le ministre de la Culture démissionne après des révélations sur ses pratiques fiscales

Maxim Huerta aura fait un passage éclair dans le gouvernement Sanchez. Une semaine après sa nomination, le ministre de la Culture espagnol, Maxim Huerta, a démissionné mercredi 13 juin.Acculé par des révélations...
Maxim Huerta aura fait un passage éclair dans le gouvernement Sanchez. Une semaine après sa nomination, le ministre de la Culture espagnol, Maxim Huerta, a démissionné mercredi 13 juin.Acculé par des révélations...

Maxim Huerta aura fait un passage éclair dans le gouvernement Sanchez. Une semaine après sa nomination, le ministre de la Culture espagnol, Maxim Huerta, a démissionné mercredi 13 juin.

Acculé par des révélations sur ses déboires passés avec le fisc, l’écrivain, journaliste, ancien animateur vedette, aura eu selon les médias espagnols le mandat le plus bref depuis le retour de la démocratie en Espagne en 1977. Un coup dur pour le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez.

Pourtant, une semaine auparavant, le gouvernement le plus féminin de l’histoire de l’Espagne (onze femmes et six hommes) avait été salué par la scène internationale. C’était avant les révélations du journal El Confidencial, qui relatait mercredi comment Huerta avait été contraint de payer l’an dernier plus de 360 000 euros au fisc après avoir déclaré, entre 2006 et 2008, ses revenus personnels à travers une société pour payer moins d’impôts.

Devant la presse, au siège de son ministère, Maxim Huerta a annoncé sa démission vers 17 heures, tout en clamant son innocence.

 

«Pas illégal à ce moment-là»

« J’ai payé cette amende deux fois, la première auprès du ministère des Finances […] et je la paye maintenant une deuxième fois, ici, en étant conscient que l’innocence ne vaut rien devant cette meute », a-t-il dénoncé.

Le ministre, dont la nomination au sein de l’exécutif avait été une réelle surprise en raison de son côté « people », a assuré qu’un tel mécanisme « n’était pas illégal à ce moment-là ». Il a argué du fait que cela était courant chez les « journalistes, avocats, architectes ou artistes ».

Dans la soirée, le gouvernement a annoncé que José Guirao remplacerait Maxim Huerta au poste de ministre de la Culture. José Guirao a été directeur du musée Reina-Sofia à Madrid de 1994 à 2001.

Rappelle le parti populaire

Dès la révélation de l’affaire, de nombreuses voix s’étaient élevées, à gauche et à droite, pour demander la démission du ministre. A l’image de Pablo Iglesias, leader du mouvement Podemos (de gauche radicale), et l’une des principales forces à avoir porté au pouvoir Pedro Sanchez le 1er juin qui avait déclaré : « Nous n’allons pas soutenir des comportements qui nous rappellent le Parti populaire ».

Pedro Sanchez avait pris la tête du gouvernement après le vote d’une motion de censure socialiste ayant renversé Mariano Rajoy, coulé par la condamnation de son Parti Populaire (PP) dans un méga-procès pour corruption.

Félicitations

Après la démission de Maxim Huerta, Podemos s’est félicité. « Le gouvernement et le président défendaient ce matin le maintien de Maxim Huerta mais l’Espagne n’est plus ce qu’elle était […] les citoyens ne tolèrent plus ces choses. Je félicite le gouvernement pour avoir su écouter et rectifier mais je félicite surtout les gens », a déclaré Iglesias, pris lui aussi en mai dans une polémique autour de l’achat d’une coûteuse villa avec piscine près de Madrid.