Dak'Art: «L’Heure rouge» d'Emo de Medeiros

La Biennale internationale d’art africain contemporain à Dakar prend possession de nombreux bâtiments publics. L’exposition internationale, regroupée sous le titre « L’Heure rouge », en hommage à une pièce de Césaire, se tient à l’ancien Palais de justice désaffecté. Parmi les artistes présents à Dak'Art, le Franco-Béninois Emo de Medeiros.
La Biennale internationale d’art africain contemporain à Dakar prend possession de nombreux bâtiments publics. L’exposition internationale, regroupée sous le titre « L’Heure rouge », en hommage à une pièce de Césaire, se tient à l’ancien Palais de justice désaffecté. Parmi les artistes présents à Dak'Art, le Franco-Béninois Emo de Medeiros.

Au centre du tribunal du Cap Manuel, une cour, des arbres, et tout autour d’anciennes salles d’audience. Dans l’une d’elles, Emo de Medeiros, boubou noir, casquettes noires, lunettes noires, met la dernière main à une installation monumentale.

« La pièce est composée de plusieurs éléments : de miroirs dont certains portent des textes, de 24 caméras de surveillance et de quatre projections monumentales, ainsi que d’une bande-son. En face, on regarde un miroir : il y a des symboles du Fa, un système de philosophie et de divination ouest-africain, nigérian et béninois en particulier. »

Des miroirs, des caméras, des néons, le pouvoir du Fa… Aspiration spirituelle, réflexion sur la technologie, mais aussi sur l’humain. « J’ai eu l’occasion de rencontrer un Monsieur qui était juge d’instruction dans la salle même où j’exposais. Et il y avait une sorte de superposition entre quelque chose d’éminemment humain, la Justice - surtout il s’agissait de la Cour correctionnelle - par l’art. »

L’installation d’Emo de Medeiros couvre plus de 300 mètres carrés. Un défi dans un bâtiment à l’abandon : menuiserie, électricité, peinture… C’est sans doute l’œuvre qui a causé le plus de nuits blanches à l’artiste depuis longtemps.