Les dirigeants du Ginbot 7 sont rentrés aux pays. De l'aéroport de Bole, ils ont rejoint le stade d'Addis Abeba, acclamés par une immense foule. Dans le salon VIP de l'aéroport, tous les dirigeants de l’ancien mouvement armé sont là. Mais le seul à parler c'est Berhanu Nega, 59 ans, professeur d'université aux Etats-Unis, puis chef rebelle basé en Erythrée. Il revient après onze ans d'exil.

Pour lui, le pays est prêt. Il le voit dans les changements actuels. « Voici une société qui est prête à discuter de son futur. Voici une société qui ne va pas faire l'imbécile et créer des conflits à chaque petite différence. Voici une société qui est désormais motivée pour aller au fond des questions qui nous préoccupent », analyse-t-il.

Berhanu fait confiance à Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien. « C'est une tentative très sérieuse de démocratisation de l'Ethiopie,estime-t-il. C'est un engagement fort pour changer ce pays une fois pour toutes. C'est ce qui est excitant et c'est ce pourquoi nous sommes là en soutien. »

Abiy Ahmed a récemment promis des élections libres et équitables pour 2020. Seront-ils dans le même camp ? Idéologiquement, Ginbot 7 fait partie de ceux qui veulent changer la Constitution et notamment son découpage politique basé sur l'appartenance communautaire. Abiy Ahmed ne s'est pas clairement prononcé sur ce point. Les dirigeants de Ginbot 7 ont amorcé des discussions avec des partis politiquement proches. La recomposition du paysage politique sera l'un des enjeux des 18 prochains mois en Ethiopie.