L’Ethiopie, symbole de la « Chinafrique »

La Chine investit de manière massive en ex-Abyssinie. Le pays de la Corne de l’Afrique s’en réjouit, lui qui aspire à rejoindre le club des nations à revenus intermédiaires. Mais, pour l’heure, la coopération avec Pékin reste largement déséquilibrée.
La Chine investit de manière massive en ex-Abyssinie. Le pays de la Corne de l’Afrique s’en réjouit, lui qui aspire à rejoindre le club des nations à revenus intermédiaires. Mais, pour l’heure, la coopération avec Pékin reste largement déséquilibrée.

CCECC, CSCEC, CCCC... A Addis-Abeba, les sigles des entreprises chinoises de construction déroutent le néophyte. A chacune son mégaprojet : la China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC) et la China Railway Engineering Corporation (CRECG) ont construit la nouvelle ligne ferroviaire qui relie la capitale éthiopienne à Djibouti. La China State Construction Engineering Corporation (CSCEC), de son côté, a édifié l’imposant siège de l’Union africaine, un don de Pékin, inauguré en janvier 2012.

Quant à la China Communications Construction Company (CCCC), elle supervise l’extension de l’aéroport international de Bole. Un projet à 345 millions de dollars (près de 295 millions d’euros) entièrement financé par l’Exim Bank, la banque chinoise d’import-export, qui devrait permettre d’accueillir jusqu’à 22 millions de passagers, trois fois plus qu’aujourd’hui.

Présente partout en Afrique, la Chine est le premier partenaire commercial de l’Ethiopie, ce grand pays enclavé de la Corne de l’Afrique. La deuxième puissance économique mondiale investit tous azimuts dans ce pays d’environ 100 millions d’habitants, qui affiche en 2018 la plus forte croissance du continent (+ 8,5 %, selon le Fonds monétaire international).

De 2005 à 2012, les entreprises chinoises ont été impliquées dans plus de 700 projets – opérationnels ou en cours de mise en œuvre – employant au total quelque 165 000 personnes. Il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre les enfants de la campagne éthiopienne crier « China, China ! » pour apostropher les étrangers qu’ils croisent. L’Ethiopie a besoin de ces investissements, elle qui a la ferme intention d’entrer dans le club des nations à revenus intermédiaires d’ici à 2025.

En contribuant largement à la construction des infrastructures de transport du pays, Pékin participe activement à son développement. L’Ethiopie lui doit, entre autres, sa première voie express (inaugurée en 2014), un tramway et la renaissance...