Économie. Les limites du rêve d’un marché unique africain
Du 17 au 21 mars, certaines des personnalités les plus puissantes d’Afrique se sont réunies dans la capitale du Rwanda, à Kigali, pour vendre un rêve et le vendre de toutes leurs forces.
Paul Kagame, président rwandais, était ravi d’être l’organisateur de ce sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA). Il a classé ce rêve parmi “les décisions les plus capitales prises par cette assemblée”. L’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo a qualifié de “criminelle” toute personne n’appuyant pas ce projet.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a invoqué non pas un, mais trois héros africains de l’indépendance [de la tutelle coloniale] pour souligner la portée du moment : “Cette étape est sûrement tout aussi cruciale que la formation [en 1963] de l’Organisation de l’unité africaine [à laquelle a succédé l’Union africaine en 2002]. C’est ce dont [le Ghanéen] Kwame Nkrumah avait rêvé, ce qu’espérait [le Tanzanien]Julius Nyerere et ce que [le Sud-Africain] Nelson Mandela voulait mettre en œuvre. C’est réellement l’aube d’une nouvelle ère pour l’Afrique.”