Congo-Brazzaville: l'État tente de rassurer les entreprises impactées par le Covid-19

Après presque deux mois de confinement total dû au coronavirus, les entreprises congolaises vivent des jours difficiles. Elles espèrent pouvoir compter sur l'État qui offre aux banques une garantie portant sur 25 milliards de francs CFA de prêts aux entreprises. Mais la marge de manœuvre de Brazzaville est très réduite en raison d'une crise budgétaire profonde depuis plusieurs années.
Après presque deux mois de confinement total dû au coronavirus, les entreprises congolaises vivent des jours difficiles. Elles espèrent pouvoir compter sur l'État qui offre aux banques une garantie portant sur 25 milliards de francs CFA de prêts aux entreprises. Mais la marge de manœuvre de Brazzaville est très réduite en raison d'une crise budgétaire profonde depuis plusieurs années.

Déjà impactée par la chute drastique des cours du pétrole, l’économie congolaise a pris davantage un coup avec la crise sanitaire. Le secteur informel est resté confiné pendant de longues semaines.

Faute d’impôts, les recettes de l'État ont baissé, selon l’analyse d’Alphonse Ndongo qui tient un restaurant moderne. « La vie économique du Congo repose sur le secteur informel. Et, quand le secteur informel est impacté, cela est un grand manque à gagner non seulement pour nous (qui tenons ce secteur), mais aussi pour l'État à travers ses différents démembrements administratifs parce que nous payons les impôts, la sécurité sociale et les autres taxes de la mairie. Et, tout ça va sur le plan global impacter aussi sur le niveau même des recettes de l'État. ».

Les grandes entreprises ressentent le choc. Pour refaire leur santé elles se doivent d’emprunter auprès des banques locales qui, à en croire Michel Dzombala, directeur national de la BEAC, la Banque des États de l’Afrique centrale, disposent des liquidités. « Je tiens à rassurer l’opinion nationale sur le fait qu’il n’y a pas un problème de liquidités aujourd’hui ; les banques se portent bien malgré la crise. Et, toutes les mesures qui sont prises (par le gouvernement, la banque centrale et les autres institutions) vont dans le sens de pouvoir permettre aux banques de continuer à financer l’économie. »

Mais, pour prêter les établissements bancaires ont besoin d’une garantie de la part de l’Etat. Le gouvernement à travers Ludovic Ngatsé, ministre délégué au Budget a fixé le montant de la garantie des prêts. « A ce jour le mécanisme qui est prévu prévoit 25 milliards de FCFA (38 millions d’euros) de garantie que l'État peut apporter pour que les entreprises puissent se présenter au niveau des banques pour lever les fonds. Nous travaillons avec les banques afin qu’on puisse refinancer l’économie et faire redémarrer la croissance. »

Ludovic Ngatsé demande aux entreprises de faire preuve de civisme en payant les impôts sans contraintes. « Il faut que nous travaillons sérieusement à générer de la liquidité, à payer nos impôts pour soutenir l’action publique. Nous allons faire notre travail d’accompagner les entreprises, mais aussi de leur demander de respecter leurs obligations, donc à être des entreprises citoyennes qui paient leurs impôts. »

Le pays ne peut plus compter que sur ses propres ressources parce que tous les donateurs sont en difficulté, selon le ministre délégué au budget.