A la CPI, fin du procès du « Terminator » congolais

L’ancien milicien Bosco Ntaganda est poursuivi pour crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale et encourt trente ans de prison.
L’ancien milicien Bosco Ntaganda est poursuivi pour crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale et encourt trente ans de prison.

C’est en kinyarwanda que Bosco Ntaganda a décidé de s’adresser aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) pour conclure, jeudi 30 août, trois ans de procès, et trois jours de plaidoiries. Face à ses juges, l’homme de 45 ans réfute avoir participé à « un plan pour le contrôle politique et militaire de l’Ituri », région minière de l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Il rejette les accusations de meurtres, d’attaques de civils, de viols, d’esclavage sexuel et d’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans, qui auraient été commis sous ses ordres et par ses soldats en 2002 et 2003 et qui lui valent d’être poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. L’ex-commandant en second de la branche armée de l’Union des patriotes congolais (UPC), l’une des nombreuses milices qui sillonnent alors l’est du pays, a été décrit comme un « homme violent » et un « tueur notoire » par la substitut du procureur, Diane Luping.

« Le Terminator, ce n’est pas moi », a lâché à la Cour l’ex-milicien congolais natif du Rwanda, les jambes raides dans ses souliers noirs. Affublé de ce surnom lorsqu’il courait l’est de la République du Congo, armes à la main et galons d’officiers à l’épaule – acquis très jeune, car il a « toujours fait preuve de discipline » –, Bosco Ntaganda réfute le portrait dressé pendant cinq longues heures par l’accusation deux jours plus tôt.

Bosco Ntaganda nie avoir du sang sur les mains. Même si l’accusation a affirmé que « Ntaganda a interrogé et battu [un]prêtre, avant de l’exécuter de sang-froid, à bout portant ». Et que d’autres témoins ont assuré qu’il aurait violé ses escortes, fillettes de moins de 15 ans enrôlées dans ses troupes.

« Je suis un révolutionnaire, je ne suis pas un criminel », a lancé Ntaganda, lisant aux juges sa plaidoirie écrite en cellule

Son avocat, Me Stéphane Bourgon, s’est longuement...