Confinement.En RD Congo, même les pasteurs sont en télétravail

Alors, les hommes de Dieu tentent de s’adapter aux réalités du terrain. Tous, ou presque, ont trouvé un moyen de prêcher et de garder contact avec leurs protégés : les réseaux sociaux. Ainsi, des prédications abondent sur Facebook, WhatsApp, BBM, Instagram, Twitter, YouTube… Même ceux qui critiquaient l’usage de ces nouvelles technologies s’y trouvent plongés et s’y vautrent éperdument. “À la guerre comme à la guerre”, conclut le pasteur d’une église de réveil [évangélique] de Lingwala, dans le nord de Kinshasa.
Des offrandes envoyées par téléphone
Les réseaux sociaux sont devenus des canaux obligés pour atteindre les proies. Des messages religieux sont donc balancés en ordre dispersé, la plupart se terminant par les numéros M-Pesa, Orange Money ou Airtel Money du pasteur [ces services sont très utilisés en Afrique pour transférer de l’argent de particulier à particulier]. “Comme nous ne pouvons pas nous voir actuellement, ils doivent m’envoyer leurs offrandes par téléphonie mobile”, affirme le responsable d’une église de réveil de Kasa-Vubu, dans le centre de Kinshasa. Mais certains ont oublié d’avoir des conseillers en communication pour toiletter les textes avant leur diffusion. Le tout est dans un français maladroit, le nombre de coquilles rend parfois malade.
Beaucoup de ceux qui boycottaient ces canaux ont été obligés de suivre une formation accélérée d’utilisation des réseaux sociaux. En effet, très peu peuvent faire leurs prêches à la télévision, cela coûtant cher.
Mais si les hommes de Dieu s’inquiètent de leur sort, personne ne s’afflige de celui de tous les chrétiens confinés chez eux, qui ne peuvent bouger, ni travailler pour trouver la dîme comme en temps normal. Voilà de quelle manière le Covid-19 a bouleversé les événements, laissant moult stigmates dans la vie des Congolais.