Modi et Macron main dans la main pour contrer l’offensive maritime de la Chine

La presse indienne est dithyrambique sur la visite d’État qu’Emmanuel Macron a achevée lundi 12 mars dans le sous-continent. L’accord bilatéral sur l’accès réciproque aux bases navales de l’océan Indien est perçu comme une décision majeure pour freiner les ardeurs de Pékin dans la région.
La presse indienne est dithyrambique sur la visite d’État qu’Emmanuel Macron a achevée lundi 12 mars dans le sous-continent. L’accord bilatéral sur l’accès réciproque aux bases navales de l’océan Indien est perçu comme une décision majeure pour freiner les ardeurs de Pékin dans la région.

C’est peu dire que la visite d’État de trois jours qu’Emmanuel Macron a achevée lundi 12 mars en Inde, avec une promenade en bateau sur le Gange, à Bénarès, a enchanté les Indiens. “La nouvelle rock star de la politique internationale” était en visite,souligne le site d’information DailyO, pas étonnant que Narendra Modi, chef du gouvernement indien, rompe le protocole et vienne l’accueillir à sa descente d’avion, dès son arrivée à Delhi.

Le président français a du reste très vite annoncé que son “objectif” était d’“ouvrir une nouvelle ère” dans les relations bilatérales, l’Inde étant pour la France “notre priorité et notre premier allié en Asie”, a-t-il dit, tandis que la France entend être “le point d’entrée de l’Inde en Europe”, Brexit oblige.

Pour DailyO, de tous ceux qui ont été signés entre les deux dirigeants, l’accord “qui attire le plus l’attention” est celui qui porte sur “la coopération militaire dans l’océan Indien”, avec l’accès réciproque des navires de guerre aux bases des deux pays et l’organisation d’entraînements conjoints des troupes là où la Chine “multiplie constamment la portée de ses propres forces navales”. De quoi rassurer l’Inde sur sa capacité à contenir “la politique d’encerclement maritime” développée actuellement par Pékin.

DailyO rappelle que les Chinois ont pris pied au Pakistan, au Sri Lanka, aux Maldives et récemment à Djibouti. La présence de l’armée française à Djibouti, précisément, constitue un précieux renfort, observe-t-il, même s’il est “presque impossible de contrer l’influence militaire chinoise dans un avenir proche”.

Paris et Delhi doivent agir de concert

L’hebdomadaire India Today, qui publie cette semaine une longue interview d’Emmanuel Macron et qui a même consacré sa une au chef de l’État, est d’accord avec ce diagnostic“La Chine agit avec agressivité pour dominer l’océan Indien, en établissant des relations de proximité avec les pays qui nous entourent, en y construisant des ports et des bases navales”, estime-t-il, soulignant qu’à cet égard l’accord stratégique de partage des positions militaires entre Paris et Delhi était “peut-être le résultat le plus significatif”de cette visite d’État en Inde.

“La montée en puissance de la Chine dans des régions aussi lointaines que le Pacifique sud, l’Afrique et la Méditerranée exige que Paris et Delhi agissent de concert”acquiesce le quotidien The Indian Express, selon lequel la France va désormais jouer “le rôle que la Russie jouait autrefois” dans le sous-continent, eu égard au penchant socialiste des Indiens durant les premières décennies post-indépendance.