Scandale de pédophilie: 34 évêques chiliens ont remis leur démission au pape

Trois jours après leur rencontre avec le pape François au Vatican dans un contexte de scandale de pédophilie, les 34 évêques chiliens ont remis leur démission.
Trois jours après leur rencontre avec le pape François au Vatican dans un contexte de scandale de pédophilie, les 34 évêques chiliens ont remis leur démission.

La conférence épiscopale chilienne a annoncé ce vendredi que les 34 évêques venus à Rome rencontrer le pape avaient remis leur démission, dans le contexte d'un rapport concernant un scandale de pédophilie au Chili.

Demander pardon   

"Nous, tous les évêques présents à Rome, avons remis nos postes entre les mains du Saint-Père afin qu'il décide librement pour chacun d'entre nous", indique une déclaration lue devant la presse.

"Nous voulons demander pardon pour la douleur causée aux victimes, au pape, au peuple de Dieu et à notre pays pour les graves erreurs et omissions que nous avons commises", déclarent les évêques, après trois jours de rencontres avec le pape au Vatican.

Rétablir "la justice"   

"Nous remercions les victimes pour leur persévérance et leur courage, malgré les énormes difficultés personnelles, spirituelles, sociales et familiales qu'ils ont dû affronter, auxquelles s'ajoutaient souvent l'incompréhension et les attaques de la communauté ecclésiale", ajoutent-ils.
    
"Nous implorons leur pardon et leur aide pour continuer à avancer sur le chemin de la guérison des blessures, pour qu'elles puissent se cicatriser", poursuivent les évêques.
    
Le pape François avait annoncé jeudi des "changements" à court, moyen et long terme pour rétablir "la justice" au sein d'une Église chilienne entachée par des scandales de pédophilie, dans une lettre adressée aux 34 évêques chiliens, rencontrés à quatre reprises au Vatican entre mardi et jeudi.

Le cas Barros

Au moment des accusations contre un vieux prêtre pédophile chilien dont les agissements avait été passés sous silence par l'évêque chilien Mgr Juan Barros, la ligne du Vatican avait été inflexible, renvoyant les présumées victimes à la présentation de meilleures preuves.

En 2015 déjà, le pape François avait décidé de nommer Mgr Juan Barros à la tête du diocèse d'Osorno bien qu'il soit soupçonné d'avoir tu les agissements de l'octogénaire Fernando Karadima. Ce dernier avait été reconnu coupable en 2011 par un tribunal du Vatican d'avoir commis des actes pédophiles dans les années 1980 et 1990.

Les excuses du pape

Après ces déclarations calamiteuses, le pape François avait présenté ses excuses aux victimes et envoyé un enquêteur sur place chargé "d'écouter ceux qui ont exprimé la volonté de soumettre des éléments en leur possession", expliquait le communiqué du Saint-Siège.

Après avoir lu les conclusions de l'enquête fin avril, le pape François avait invité personnellement trois victimes du prêtre pédophile chilien au Vatican et avait reconnu avoir commis "de graves erreurs" d'appréciation de la situation.