Au Brésil, le "super-flic" de Rio soupçonné d'avoir touché des pots-de-vin pendant sept ans

Au Brésil, l'ancien secrétaire à la Sécurité de l'Etat de Rio de Janeiro, qui bénéficiait d'une image d'homme intègre auprès des habitants, est sous le coup d'accusations de corruption.
Au Brésil, l'ancien secrétaire à la Sécurité de l'Etat de Rio de Janeiro, qui bénéficiait d'une image d'homme intègre auprès des habitants, est sous le coup d'accusations de corruption.

Aucun soupçon ne pesait sur lui. Au Brésil, José Mariano Beltrame, le "super-flic" de Rio de Janeiro, où il fut secrétaire à la Sécurité de 2007 à 2016, et à qui avait été confiée la mission complexe d'apaiser les favelas, notamment via les fameuses unités de police pacificatrices, est sous le coup de graves accusations de corruption. L'homme, qui incarnait l'espoir d'un retour au calme pour de nombreux Cariocas, aurait en effet touché d'importants pots-de-vin mensuels pendant sept ans, raconte Le Monde.

Vaste système de corruption

L'histoire a récemment secoué le Brésil, lorsque le très sérieux quotidien brésilien O Globo a révélé, en Une de son édition du 19 avril dernier, que José Mariano Beltrame a reçu chaque mois la somme de 30.000 reais (7.100 euros), pendant sept ans, de 2007 à 2014, sous forme de pots-de-vin réceptionnés à chaque fois par son épouse.

Les révélations sont venues d'un certain Carlos Miranda, un économiste, présenté comme l'opérateur de ce vaste système de corruption, qui a fini par collaborer avec la justice pour espérer la clémence des juges. Ce réseau de corruption aurait été mis en place par l'ancien gouverneur de l'Etat de Rio, Sergio Cabral. Ce dernier risque jusqu'à cent ans d'emprisonnement, rapporte Le Monde.

De son côté, l'accusé a dénoncé des mensonges et des "accusations sans aucun fondement" de la part d'un homme "qu'il connaît mal". 

Une ville qui ne parvient pas à se redresser

Les soupçons pesant sur José Mariano Beltrame ont choqué les Cariocas, qui avait de lui une image: celle d'un homme intègre, qui avait fait de son mieux pour tenter d'apaiser leur ville gangrenée par la violence. "Beltrame est un modèle, et si tout cela était prouvé, le choc serait énorme pour Rio, dont la situation frise déjà le chaos. Cela compromettrait la réputation de toute la police", estime un lieutenant-colonel de réserve de la police militaire, cité par Le Monde.

Comme le rappelle le quotidien, l'après Jeux-olympiques s'est révélé particulièrement désenchanté pour la ville de Rio, qui en quelques mois a vu ses finances s'effondrer, la violence exploser, et de très nombreux responsables politiques partir en prison.