Coronavirus: un Noël pas comme les autres en Ouganda et au Congo-Brazzaville
Avec 6.579 cas confirmés de contamination pour 5.449 guéris et 105 décès au 21 décembre, le Congo a décidé de confiner ses cinq millions d’habitants ce 25 décembre et le 1er janvier prochain. Les fêtes de fin d’année se passent à la maison ! Une décision boudée par de nombreux Brazzavillois, rapporte note correspondant Loïcia Martial, et même par les évêques, rapporte notre correspondant à Brazzaville, Loïcia Martial
Ainsi jeudi le couvre-feu a été ramené à 20 heures, au lieu de 23 heures. Impossible donc d’organiser le réveillon de Noël pour ces jeunes rencontrés devant une église sur l’avenue de Brazza dans le deuxième arrondissement. Ils boudent clairement la décision des autorités de les confiner un jour de fête.
« Il fallait que les gens aillent fêter normalement comme on a l’habitude de le faire. En nous confinant les dirigeants ont tapé à côté. On nous confine comme çà à la va-vite, c’est trop à l’immédiat. On annonce la nouvelle et on confine aussitôt alors que les gens ne se sont pas préparés, je pense que ce n’est pas bien », lâchent-ils au micro de RFI.
D’autres Brazzavillois ont cependant salué la mesure de confinement le jour de Noël et du Nouvel an parce que, disent-ils, les autorités sont seules responsables de leur protection. « On doit respecter (les mesures imposées par les autorités) parce qu’à cause du virus on ne peut aller à la Corniche (le long du fleuve) ou au bar. Le chef de l’Etat a parlé : Noël c’est à la maison à cause du coronavirus. La bible exige aussi le respect aux autorités ! On doit respecter et on doit être soumis à ce que les autorités disent. C’est pour notre avantage aussi », soutiennent-ils.
Inquiétude des médecins en Ouganda
En Ouganda, ce jeudi était jour de grand départ pour les habitants de la capitale Kampala qui prenaient la route pour célébrer Noël en famille dans les régions rurales, et ce malgré les recommandations de ne pas se rassembler pour les fêtes, afin d’éviter la propagation du Covid-19.
Le docteur Bruce Kirenga, pneumologue à l’hôpital Mulago, s'inquiète de ces grands départs, alors que les patients atteints du coronavirus affluent dans les hôpitaux. « Le nombre de cas graves qui doivent être hospitalisés a augmenté. Les lits d’hôpitaux sont de plus en plus remplis, on arrive presque à saturation au Mulago national Referral Hospital et dans bien d’autres hôpitaux », explique t-il à notre correspondante Lucie Mouillaud.
Moins de personnel soignant dans les zones rurales
Depuis deux semaines, environ 500 cas sont enregistrés tous les jours par le ministère de la Santé. Et sur les plus de 32 000 cas recensés depuis le début de l’épidémie dans le pays, près de 14 000 l’ont été ce dernier mois. Les médecins s’alarment désormais, avec les déplacements des fêtes de fin d’année, d’une propagation du virus hors de la capitale.
« Nous devons maintenant nous préparer pour faire face à tous ces cas sévères de Covid-19 dans les zones rurales, dans des endroits sans oxygène et où il y peu de personnel soignant. Parce qu’à Kampala, nous avons des spécialistes, de grands hôpitaux, de l’oxygène, et le secteur privé qui nous vient en aide. Donc si l’épidémie atteint les villages, ce sera une catastrophe ! »