Congo-Brazzaville: le maintien des examens d'État suscite des remous

Les autorités congolaises veulent bien tenir les délais et organiser les examens d’État en bonne et due forme après le confinement dans lequel le pays est plongé depuis le 31 mars. Mais la démarche est contestée.
Les autorités congolaises veulent bien tenir les délais et organiser les examens d’État en bonne et due forme après le confinement dans lequel le pays est plongé depuis le 31 mars. Mais la démarche est contestée.

Au Congo, le déconfinement par paliers va intervenir à partir du 16 mai. L’école fait-elle partie du premier palier ? Anatole Collinet Makosso, ministre de l’Enseignement primaire et secondaire répond : « Ce sont les autorités sanitaires qui nous diront comment nous pouvons effectivement en gouvernement organiser ces paliers », a-t-il déclaré.

Le gouvernement exclut jusque-là l’hypothèse d’une année blanche. Les examens seront organisés. Pour préparer ces examens, les candidats sont soumis aux cours à domicile, notamment à la télévision publique, en ligne et dans l’unique quotidien de la place.

« Nous avons mis en place un programme de continuité pédagogique et administratif qui permet aux élèves de continuer à apprendre. Nous continuons donc à maintenir les élèves dans les conditions de préparation », a expliqué le membre du gouvernement.

Cependant, le Mouvement des élèves et étudiants du Congo (MEEC) dénonce un manque d’égalité de chance entre les candidats. Les supports sur lesquels les cours à domicile sont dispensés ne sont accessibles qu’aux candidats des grandes villes, relève Koncernant Epara, président du MEEC : « Diffuser les cours à la télévision ne fait pas l’assentiment des élèves. C’est une méthode qui remet en cause les lois régissant le système éducatif congolais. Celui-ci n’est pas numérisé », a-t-il dénoncé.

C’est une inquiétude non justifiée, rétorque le ministre Collinet Makosso qui affirme avoir élaboré des cours polycopiés qui sont distribués sur l’ensemble du pays avec l’appui des élus locaux notamment.


■ Des associations de droits de l'homme réagissent aux propos du chef de l'État congolais

Dans une interview exclusive il y a deux jours sur RFI et France 24, Denis Sassou-Nguessoannonçait la libération de 365 détenus pour désengorger les prisons de Brazzaville et Pointe-Noire dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Sont concernés les « prévenus en attente de jugement ayant dépassé le délai de détention préventive et ceux en attente de jugement, retenus pour des infractions mineures ».

Ce samedi, l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) et Agir Ensemble pour les droits de l’homme (AEDH), se félicitent de cette annonce mais demande plus de libérations dans les prisons qui restent surpeuplées,et en particulier la libération de détenus politiques.