Tentative d’incendie, manifestation et interpellations avant le concert de Roga Roga à Montreuil

Le concert de l’artiste congolais Roga Roga, samedi soir était placé sous haute surveillance. Des dégradations ont été commises dans la nuit précédente contre la salle de concert et 32 personnes ont été interpellées lors d’une manifestation aux abords de la salle.
Le concert de l’artiste congolais Roga Roga, samedi soir était placé sous haute surveillance. Des dégradations ont été commises dans la nuit précédente contre la salle de concert et 32 personnes ont été interpellées lors d’une manifestation aux abords de la salle.

Samedi soir, le concert de Roga Roga au palais des Congrès de Montreuil (Seine-Saint-Denis) risquait de se dérouler sous très haute tension. A quelques heures du début du spectacle, qui devait véritablement démarrer à l’issue du match de football de la finale de la Ligue des Champions, une manifestation aux abords de la salle a donné lieu à 32 interpellations pour attroupement.

Les manifestants protestaient contre la tenue du concert de cet artiste controversé au Congo-Brazzaville. Ils sont affiliés aux activistes appelés «Les Combattants», des opposants au régime en vigueur au Congo-Brazzaville.

Ils estiment que l’artiste congolais profite de ses concerts et de sa présence en France pour faire passer dans ses chansons des «Libangas», des dédicaces en faveur du président de la république du Congo, Denis Sassou Nguesso.

Depuis plusieurs jours, des manifestations d’hostilité s’étaient exprimées et des lettres de menaces avaient été adressées au propriétaire de la salle. Mais le concert avait été maintenu malgré tout.

Ce samedi soir, un important dispositif policier est déployé autour de la salle. Pas moins de six fourgons de gendarmes mobiles sont sur place. «Nous sommes attentifs, précise la préfecture. Il n’est pas question d’annuler le concert. Nous avons les moyens de contrôler la situation.»

 

«Des gens ont allumé un feu, des bidons d’essence ont été projetés contre la façade»

Un dispositif mis en place notamment à cause des événements survenus dans la nuit de vendredi à samedi : des actes de vandalisme ont été commis contre le palais des Congrès et des voitures ont été vandalisées dans les rues adjacentes.

«Des gens ont allumé un feu, des bidons d’essence ont été projetés contre la façade et de nombreux carreaux ont explosé sous la chaleur», indique Robert Harroch, propriétaire du Palais des Congrès.

Ce samedi matin, avec ses équipes, celui-ci s’activait pour faire disparaître les traces des dégradations. «Nous allons tout nettoyer et déployer des calicots bleu blanc rouge pour calfeutrer la façade et masquer les dégâts. Nous ne voulons pas permettre au néant de gagner», expliquait-il.

Un sentiment partagé par « James », 30 ans, inconditionnel du numéro un de la rumba au Congo Brazzaville et qui ne comprend pas « qu’on veuille mélanger politique et culture ». Il est venue écouter la star qui ne s'était pas produite en France depuis 2001.

Bertrand Bebert Etou, le manager de Roga Rogan explique que les dédicaces faites par les chanteurs à leurs bienfaiteurs sont des coutumes ancestrales dans la musique congolaise. Il ajoute que même si le chanteur avait composé un morceau pour la campagne du Président , cela n’en fait pas pour autant un politique. « Il n 'y a rien de criminel là dedans », insiste-t-il.

1 500 spectateurs sont attendus pour le concert. C’est aussi un événement pour la communauté congolaise qui va assister aux 25 ans de carrière de l'artiste.