Affaire Tariq Ramadan : “Il s’agit bien d’un naufrage”

L’islamologue suisse a été inculpé pour viols et incarcéré à Paris, vendredi 2 février. L’affaire est désormais dans les mains de la justice française et provoque un malaise dans les institutions musulmanes en France, pointe ce journaliste du quotidien suisse Le Temps.
L’islamologue suisse a été inculpé pour viols et incarcéré à Paris, vendredi 2 février. L’affaire est désormais dans les mains de la justice française et provoque un malaise dans les institutions musulmanes en France, pointe ce journaliste du quotidien suisse Le Temps.

Après l’engrenage médiatique, “Tariq Ramadan est désormais pris dans l’engrenage judiciaire français”, constate le journal suisse Le Temps. Fin octobre, la révélation de plaintes pour viol contre l’islamologue avait particulièrement résonné dans la foulée de l’affaire Weinstein et du mouvement #BalanceTonPorc. Depuis son audition mercredi 31 janvier, Tariq Ramadan a désormais affaire à la police et la justice française. L’homme a été inculpé pour viols et placé en détention provisoire vendredi.

“Pour Tariq Ramadan, cette garde à vue aura tout changé, assure Le Temps. Jusque-là, même s’il était resté lui-même très silencieux, l’intéressé avait laissé ses proches discréditer ses deux accusatrices, et évoquer un ‘complot sioniste international’.” À présent, “l’hypothèse d’un futur procès ne peut plus être écartée”, juge le quotidien suisse.

Cette incarcération provoque un véritable malaise dans les institutions musulmanes françaises, qui ont gardé le silence depuis plusieurs jours, souligne le journal de Lausanne. Un des porte-parole de la communauté musulmane traduisait ce malaise au Temps jeudi :

Il s’agit bien d’un naufrage. Je ne vois pas comment, quelle que soit l’issue judiciaire, Tariq Ramadan pourrait redevenir l’emblème du renouveau et de la fierté islamique qu’il prétendait être lors de ses interventions publiques.”

En Suisse, aucune procédure pénale n’a été ouverte contre Tariq Ramadan pour l’instant, malgré des accusations d’abus sexuels sur mineurs dévoilées par laTribune de Genève en novembre dernier.