Vu de l’étranger. En France, des prisons sous tension et surpeuplées touchées par la grève

Les gardiens de prison français entament leur deuxième semaine de grève pour protester contre leurs conditions de travail et le manque de sécurité face aux détenus radicalisés.
Les gardiens de prison français entament leur deuxième semaine de grève pour protester contre leurs conditions de travail et le manque de sécurité face aux détenus radicalisés.

Des dizaines de prisons bloquées, des gardiens excédés et un gouvernement sous pression. Depuis le 11 janvier et l’agression de trois gardiens de prison par un détenu radicalisé dans le nord de la France, les prisons de l’Hexagone sont sous le feu des projecteurs.

“Les gardiens concernés réclament des mesures de sécurité spéciales pour de tels terroristes, ou pour les islamistes radicalisés, car le plus souvent ces derniers n’ont rien à perdre quand ils commettent une agression, et parfois ils chercheraient même à ‘mourir en martyr’ en prison”, relate Die Tageszeitung outre-Rhin.

Des établissements surpeuplés

“Les salariés de la prison ont organisé une manifestation, et une succession d’agressions dans la semaine qui a suivi a attisé la colère à l’échelle nationale,rapporte The New York Times. Le mouvement de grève s’est étendu à des établissements pénitentiaires dans des dizaines d’autres villes, où les gardiens ont brûlé des pneus, affronté les forces de l’ordre et bloqué l’entrée des prisons.”

La TAZ n’oublie pas que “les détenus aussi en subissent les conséquences” :

À cause de la grève, les visites de leurs proches sont suspendues, et les activités, déjà insuffisantes, comme le sport, la formation continue, les ateliers, sont également interrompues. Les détenus doivent rester dans leurs cellules. Tout cela ne fait qu’accroître les tensions.”

D’après The New York Times, “les grèves et la grogne sont le reflet de problèmes beaucoup plus fondamentaux dans les prisons françaises, à commencer par la surpopulation”. Un constat partagé par The Guardian, qui rappelle que, d’après le World Prison Brief, la France affiche l’un des plus forts taux de surpopulation carcérale d’Europe, arrivant en quatrième position derrière la Macédoine, la Hongrie et la Roumanie”