Vu des États-Unis. Le nord de la France attend davantage des Chinois que de Macron

Le média américain Bloomberg constate la stratégie menée par le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui mise sur les investissements chinois pour relancer l’économie de sa région.
Le média américain Bloomberg constate la stratégie menée par le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui mise sur les investissements chinois pour relancer l’économie de sa région.

C’est, d’après Bloomberg, “la région la plus pauvre de France”, celle avec “le produit intérieur brut le plus bas par habitant”. “Le Nord, dont l’âge d’or industriel du charbon, de l’acier et du textile est révolu, est une région tourmentée qui a aussi subi parmi les pires batailles des deux guerres mondiales”, raconte le média américain.

Mais les Hauts-de-France, c’est aussi l’endroit “où le port de Dunkerque fait face au Royaume-Uni et où passe l’A1, artère commerciale européenne qui part de Paris” : un emplacement stratégique au cœur de l’Union européenne, qui attire les investisseurs. Et si Emmanuel Macron a déjà fait part de sa méfiance envers un axe commercial chinois qui n’irait que dans un sens, le président de la région, Xavier Bertrand, ne partage pas ces réticences, note Bloomberg :

Dans les Hauts-de-France, bastion traditionnel du Front national, les populations comptent plus sur Pékin que sur Paris pour mettre fin au marasme économique.”

Le site d’information souligne le rôle de Xavier Bertrand dans cette initiative, lui qui revient d’un voyage en Chine pour promouvoir sa région et nouer des partenariats, notamment avec la plateforme de commerce en ligne Alibaba. “Ce responsable politique conservateur se place en adversaire potentiel d’Emmanuel Macron en 2022 et il est plus conciliant avec la Chine que le président français. Il met aussi en doute la politique de Berlin et d’autres États membres de l’UE en matière de commerce international”, relate Bloomberg.

“À l’échelle mondiale, la Chine est ma priorité en termes d’investissements dans la région”, a confirmé Xavier Bertrand au média américain. Il explique que sa politique avec la Chine n’est pas “naïve”, mais simplement un moyen de stimuler l’économie de la région, sans se reposer sur les réformes européennes envisagées par Emmanuel Macron. “Macron parle beaucoup de sa stratégie européenne, mais sera-t-il capable de convaincre Merkel?”, demande ainsi l’ancien membre des Républicains. D’après le président de la région, “même les discours optimistes se heurtent au mur de la réalité” dans le cadre des négociations européennes. Ce qui ne serait donc pas le cas avec la Chine