Tchad: les victimes d’Hissène Habré attendent toujours les indemnisations

Au Tchad, cela fait trois ans que les victimes du régime de Hissène Habré attendent réparation. En mars 2015, la justice tchadienne a condamné une vingtaine de responsables de la DDS - police politique du régime de Hissène Habré - à différentes peines et ordonné la saisie de leurs biens. Puis, il y a un an, ce sont les chambres africaines spéciales qui ont confirmé, en appel, la condamnation de l'ancien président tchadien à perpétuité et ordonné la saisie de ses biens. Depuis, rien n'a bougé au grand désespoir des victimes qui se sont réunies, vendredi 27 avril, pour commémorer la condamnation définitive de l'ancien président.
Au Tchad, cela fait trois ans que les victimes du régime de Hissène Habré attendent réparation. En mars 2015, la justice tchadienne a condamné une vingtaine de responsables de la DDS - police politique du régime de Hissène Habré - à différentes peines et ordonné la saisie de leurs biens. Puis, il y a un an, ce sont les chambres africaines spéciales qui ont confirmé, en appel, la condamnation de l'ancien président tchadien à perpétuité et ordonné la saisie de ses biens. Depuis, rien n'a bougé au grand désespoir des victimes qui se sont réunies, vendredi 27 avril, pour commémorer la condamnation définitive de l'ancien président.

Il y a trois ans, la justice tchadienne a condamné une vingtaine de responsables de la police politique d’Hissène Habré à diverses peines de prison. La justice a aussi ordonné la saisie de leurs biens.

Cependant depuis, rien n’a été fait et la plupart des condamnés ont même retrouvé la liberté. Une situation qui irrite Clément Abaïfouta, président de l’Association des victimes du régime d’Hissène Habré.

« Lorsque l’on voit des gens que l’on a condamnés, y compris à perpétuité, qui se marient et qui sont dehors alors qu’ils ont été condamnés, ça bouillonne en nous, en tant que victimes. C’est, en fin de compte, une manière de nous victimiser encore. Les gens sont jugés, ne purgent pas leur peine et les biens qui devaient être saisis ne sont pas saisis », s’indigne-t-il.

Dans les locaux de l’association où les membres se retrouvent presque chaque jour, on continue de scruter du côté de Dakar où un fonds d’indemnisation composé, en partie, de biens d’Hissène Habré, devait aussi être mis en place.

« Nous attendons le travail. Que ceux qui sont désignés pour gérer ce fonds s’exécutent », rappelle, de son côté, Jean Noyoma, un des responsables de l’association. Depuis le début de la procédure, plusieurs victimes du régime d’Hissène Habré sont décédées sans avoir pu bénéficier de ces indemnisations.